• Avec le temps
    Avec le temps va tout s'en vaAvec le temps...
    On oublie le visage et l'on oublie la voix
    Le coeur quand ça bat plus c'est pas la pein' d'aller
    Eviter les cambriolages
    Découvrez les dix astuces pour sécuriser votre habitation.
    Chercher plus loin faut laisser faire et c'est très bien
    Avec le temps...
    Avec le temps va tout s'en va
    L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
    L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
    Entre les mots entre les lign's et sous le fard
    D'un serment maquillé qui s'en va fair' sa nuit
    Avec le temps tout s'évano
    uit
    Avec le temps...
    Avec le temps va tout s'en va
    Mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueul's
    A la Gal'rie j'Farfouill' dans les rayons d' la mort
    Le samedi soir quand la tendress' s'en va toute seule
    Avec le temps...
    Avec le temps va tout s'en va
    L'autre à qui l'on croyait pour un rhum' pour un rien
    L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
    Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
    Devant quoi l'on s' traînait comme traînent les chiens
    Avec le temps va tout va bien
    Avec le temps...
    Avec le temps va tout s'en va
    On oublie les passions et l'on oublie les voix
    Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
    Ne rentre pas trop tard surtout ne prend pas froid
    Avec le temps...
    Avec le temps va tout s'en va
    Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
    Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
    Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
    Et l'on se sent floué par les années perdues
    Alors vraiment
    Avec le temps ... on n'aime plus.
    (Léo Ferre)


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  •                                 Les années 1866-1868 sont marquées en Algérie par une série ininterrompue de catastrophes qui provoquent une mortalité considérable, quoique difficile à estimer. Chacun de ces événements, distinct, est englobé désormais dans l’appellation de « famine d’Algérie ». L’Algérie coloniale est alors encore en construction et sa jeune structure a été bouleversée par les senatus-consultes de 1863 et 1865 qui cherchent à rationaliser les règles régissant la propriété et le statut des sujets indigènes . Les élites colonisées, parfois associées au régime impérial, oscillent entre la collaboration et la révolte ouverte. Le rôle de l’armée dans l’administration ne diminue que très progressivement malgré les demandes des civils et la colonie reste un lieu de débats et d’hésitations entre différents modèles politiques et sociaux. Le régime tant vanté du « royaume arabe » est mis à mal par ces désastres, signe du déclin d’une politique qui s’achève en 1871 .La famine de 1866-1868 : anatomie d’une catastrophe et construction médiatique d’un événement a crise de 1866-1868 illustre les contradictions entre les ambitions du pouvoir colonial militaire et son incapacité à contrôler un territoire et ses populations . De plus, alors que bien des excès coloniaux de la période de la conquête restent mal connus du public français, les événements de ces années prennent une dimension que l’on peut qualifier de médiatique. Intervenant à l’ère de la libéralisation de l’Empire, ils éclatent en effet à un moment crucial de l’histoire de la liberté de la presse . Différents groupes font alors usage de cette liberté nouvellement instaurée pour attirer l’attention sur la famine algérienne : Mgr Lavigerie, les autres évêques d’Algérie et des groupes protestants font ainsi campagne à travers le monde en faveur des victimes de la famine Cet article examine d’abord la crise démographique qui secoue l’Algérie coloniale à la fin du Second Empire – sans revenir sur les controverses historiographiques contemporaines – puis sur ses représentations, à travers les campagnes de charité qui s’organisent, et qui permettent de comprendre comment les moyens de communication modifient la nature de la crise et comment ces stratégies à la fois charitables et politiques affectent l’image de la colonie en métropole et à l’étranger. Anatomie d’une crise La nature des événements d’Algérie décrits dans les sources contemporaines comme une « misère », puis comme une « crise démographique », est complexe et les traces en sont ténues . Si la famine peut être aujourd’hui réinventée comme un « crime colonial », c’est en premier lieu parce qu’elle a été construite comme événement à partir de fragments épars . Entre 1866 et 1868 en effet, il n’y a pas une crise, mais des incidents qui incluent à la fois des événements très localisés et des phénomènes se déployant à une échelle plus vaste. Ainsi la « crise » englobe les effets dévastateurs de l’épidémie de choléra qui atteint l’Algérie en 1867, ceux des invasions de locustes grégaires, un tremblement de terre, la sécheresse de plusieurs étés, l’hiver rigoureux de 1867-1868, autant d’incidents qui apparaissent dans les archives sans lien les uns avec les autres. En effet, dans le cadre de l’administration habituelle des populations et des territoires, il s’agit seulement, la plupart du temps, d’expliquer brièvement des déplacements de populations ou des rentrées fiscales plus faibles. Une sécheresse laisse peu de traces dans les archives avant l’établissement des services météorologiques au cours des années 1880 , et il n’existe pas de rapports de synthèse avant que le scandale ne les impose comme une nécessité politique. Cette absence d’archives reflète sans aucun doute un mode de gestion « artériel » plutôt que « capillaire » qui, selon Frederick Cooper, caractérise la nature du pouvoir colonie . En ce sens, les pouvoirs coloniaux des années 1860 sont tout sauf omnipotents et omniprésents. Mais cette absence reflète aussi le fait qu’il s’agit non d’une crise unique mais d’une chaîne d’événements et de situations se déroulant dans un vaste territoire et dont les causalités demeurent obscures aux yeux des observateurs.

    La crise de la fin des années 1860 ne résulte pas simplement d’une pénurie alimentaire éventuellement causée par un changement climatique global – hypothèse suggérée par le médecin berlinois Rudolf Virchow à partir d’une comparaison avec les inondations de Poméranie. Il s’agit d’une conjonction de facteurs dont les dimensions échappent aisément à une administration focalisée sur la sécurité militaire et les exigences fiscales. La sécheresse ou un hiver rigoureux en Algérie ne sont ni rares ni imprévus. Le tremblement de terre de Blida en 1867 n’a qu’un impact limité sur la modeste population coloniale et on ignore celui qu’il a pu avoir sur les populations indigènes. Les épidémies de la période frappent les coloniaux et les colonisés à des degrés différents mais, considérés à l’échelle de la colonie, le choléra, le typhus et la typhoïde, les maladies ophtalmiques et autres dysenteries ne sont pas nouvelles. Quant aux invasions de locustes, aujourd’hui mieux connues , elles sont annuelles et s’étendent sur des zones variables entre 1866 et 1868 . Prenant à cette époque valeur de parabole permettant d’opposer le fatalisme musulman à l’infatigable énergie du « bon colon », elles ne sont guère exceptionnelles pour autant

     

    Si ces événements se déroulent dans un premier temps sans publicité particulière, certains contemporains ne manquent pas de s’interroger sur la gestion de la crise. Dans sa correspondance avec Ismaël Urbain, le docteur Auguste Vital écrit dès juillet 1867 que « tuer ou plutôt laisser mourir l’armée des véritables travailleurs du sol pour ne pas discréditer l’Algérie est un étrange calcul »17. Il interprète ainsi le silence du gouvernement général comme une manœuvre politique, hypothèse malgré tout peu probable tant il semble que les autorités n’aient pas eu conscience de l’ampleur de la crise. C’est seulement à partir du moment où des populations squelettiques migrent vers les villes du littoral, où les ateliers de travaux publics organisés par le gouvernement général sont assiégés par des hommes si affaiblis qu’ils ne peuvent pas travailler, et qu’il apparaît que l’impôt ne rentrera que difficilement, que l’administration prend la mesure des difficultés et commence à recouper des informations en provenance de l’ensemble du territoire. L’administration militaire fait ici l’expérience de la limite de ses savoirs ethnographiques et de sa capacité à envisager la société algérienne dans sa complexité. Des administrations infiniment mieux dotées en moyens humains et techniques échouent encore aujourd’hui – comme l’a montré la récente famine du Niger – à percevoir à temps l’étendue des crises alimentaires, en dépit de mécanismes de surveillance

    À la fin des années 1860, sans que l’on puisse encore parler de sciences de la nutrition, une perception relativement fine des besoins alimentaires émerge pour certaines populations, notamment militaires. Cette forme de savoir reste cependant peu répandue . Il demeure donc difficile pour un administrateur colonial de connaître les besoins de ses administrés, et de juger quand ces besoins inassouvis font basculer une population entière dans une catastrophe démographique. L’administration coloniale en Algérie ne perçoit pas le risque de famine parce qu’elle ne se soucie pas de l’alimentation indigène et n’est pas en mesure de saisir le moment où une sécheresse devient famine. Les liens de causalité entre les deux phénomènes sont d’autant plus difficiles à établir que l’Algérie, tout comme l’Irlande une génération plus tôt, continue d’exporter des produits que sa population n’a pas les moyens de se procurer . La complexité de la crise alimentaire de 1866-1868 résulte ainsi à la fois d’un manque immédiat de récoltes, de stocks en silos limités, de l’absence de numéraire et de l’intégration asymétrique de l’agriculture vivrière et du pastoralisme traditionnel à une nouvelle économie agricole tournée vers l’exportation. L’ampleur même du désastre ne devient évidente que par recoupement détaillé d’informations sur une longue période ou par l’irruption soudaine de miséreux dans les faubourgs des communes françaises.

    C’est pourquoi le gouvernement général d’Algérie répond par à-coups, en utilisant des recettes déjà connues – quoiqu’éventuellement contradictoires – utilisées en métropole lors des dernières disettes des années 1840 . Il invite ainsi les municipalités urbaines à servir des soupes populaires et, tout en organisant des cordons sanitaires destinés à endiguer les migrations vers les villes, institue une politique de grands travaux. Dans une circulaire d’avril 1868, le gouverneur général Mac-Mahon, estimant la charité et la solidarité « tribale » incapables de surmonter la crise, déclare vouloir consacrer les deux millions de francs débloqués par le gouvernement à des travaux « qui vous [les musulmans] mettront à même de vous nourrir vous et vos familles » , et non à des dons directs « de sommes d’argent dont il serait difficile de vérifier l’emploi ». À Sétif, le Général Augeraud propose quant à lui la création d’un fonds commun par l’association de pauvres et de gens aisés ainsi que des prêts de la société du Prince Impérial ayant pour garantie la mise en gage, pour deux ans maximum, de leur droit de jouissance sur une partie de la terre qu’ils détiennent collectivement. Cet abandon du droit de jouissance ne constitue pas pour le prêteur un titre à l’obtention ultérieure du droit de la propriété du sol . Des œuvres indirectes et des prêts cautionnés par le gouverneur général tentent de cantonner la prise en charge des besoins par des œuvres charitables musulmanes, moins visibles pour le public français. Ces manœuvres mèneront à la faillite de la famille El Mokrani ainsi qu’à celle de marchands français qui lui prêtent plus de deux millions de francs .

    La famine révèle l’incompétence de la gestion et la faiblesse de la production coloniales. L’enquête menée par un député, le comte Le Hon, inscrit ainsi la famine dans un débat politique plus large, lié aux sénatus-consultes et à l’intégration économique de l’Algérie aux lois du marché  : « Ce n’est pas la difficulté de les alimenter qui a tué les Arabes mais le régime sous lequel ils vivent » , conclut le parlementaire. De fait, la crise reflète le faible crédit de la colonie et son intégration incertaine aux réseaux alimentaires mondiaux de l’époque . Le manque de numéraire est analysé localement comme résultant de l’impossibilité d’aliéner les terres et du supposé fatalisme arabe. Le protectorat politique des bureaux arabes, très exagéré par les protagonistes du débat, est mis en cause  : si les colons se plaignent de la gouvernance des militaires, les indigènes se méfient quant à eux des solutions « modernes ». Durant l’enquête parlementaire, ceux-ci s’opposent à un discours moderniste jugé réducteur : « Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que l’amélioration des cultures aurait pu diminuer la famine. Nous croyons que la façon de cultiver chez les arabes est celle qui chez eux convient le mieux aux riches comme aux pauvres. Elle est à la portée de tous ». Les membres indigènes mettent en cause « l’augmentation du loyer des terres » : « par suite d’impôts plus élevés les arabes ont été conduits à faire des emprunts à des taux ruineux » . L’argument de la sur-taxation est repris par des socialistes français comme Léon Hugonnet . Dans ce débat sur l’origine de la crise, indigènes et opposants au régime s’accordent à refuser l’amalgame du gouverneur général entre famine et épidémie : la mortalité ne viendrait pas de la famine mais aurait été causée « par la misère (sauterelles, diminution des récoltes) et surtout par l’indivision de la propriété », déclare en 1870 le Dr Cauquil, membre du conseil général .

    Le manque de données démographiques fiables empêche de connaître le nombre de victimes de cette crise. Même si elle paraît d’une précision toute administrative, la quantification proposée pour le Constantinois souffre de méthodes très approximatives de recensement  :

    Cercles

    Population estimée en 1866

    Population estimée en 1869

    Déficit démographique estimé

    Nombre de morts connus

    Constantine

    394 791

    295 181

    99610

    66180

    Bône

    132 618

    127 061

    5 577

    4 624

    Batna

    241 499

    209 717

    31782

    28871

    Sétif

    413 403

    341 301

    72102

    51552

    Total

    973 260

    209 071

    151 227

    André Nouschi estime la perte démographique nette à 25 % de la population du Constantinois . Les variations sont considérables entre les différentes régions. Autour de Ténès, les pertes des Béni Ména s’élèveraient à 41,5 % et celles des Béni Zentis à 58,5 %. À Bougie, elles seraient inférieures à 20 % alors qu’à Tébessa, elles approcheraient 40 %. Le démographe algérien Djilali Sari, montrant les limites de la science de la population en Algérie à cette époque, révise à la hausse la population au moment de la conquête à cinq millions et réévalue parallèlement les conséquences de la crise. Il porte ainsi à 820 000 le nombre de morts liés à la « famine », sur une populationqu’il estime à 4,2 million en 1866. Entre les chiffres de l’historiographie algérienne et ceux, somme toute impressionnistes, de l’administration française, c’est entre 10 % et un tiers de la population qui meurt. Dans les deux cas, ces résultats manquent de cohérence, laissant penser – au vu des recensements suivants, de plus en plus fiables - que la population algérienne se serait remise d’une crise sans précédent en une génération – ce que les Irlandais, malgré une fécondité notoire, n’ont pu surmonter. Xavier Yacono en déduit que les premiers recensements ont sous-estimé la population algérienne ainsi que sa mobilité . Les chiffres ne seront jamais établis mais tous les indicateurs de population signalent néanmoins pour les années 1866-1868 un événement exceptionnel à l’échelle de l’empire français . Il correspondrait à un moment critique de la prolétarisation du peuple algérien  et marque aussi la fin de l’influence des chefs dits « de grande tente » : le bachagha El-Mokrani doit ainsi s’endetter considérablement pour répondre aux demandes de charité qu’impose son rang, et son appauvrissement joue certainement un rôle dans la révolte qu’il mène en 1871.

    Famine et propagande religieuse 

    Parmi les questions politiques posées à la fin des années 1860 dans la colonie algérienne, celle de la liberté de l’apostolat en milieu musulman prend une importance particulière dans un contexte de relations de plus en plus difficiles entre l’État bonapartiste et l’Église . En Algérie le débat prend une forme emblématique puisqu’il s’agit d’ouvrir le pays aux missionnaires catholiques, voire éventuellement aux missionnaires protestants . L’Église catholique en Algérie est une « fleur fragile » puisqu’elle prêche soit à une population francophone peu pratiquante, soit à une population pratiquante mais peu francophone. Devant les inquiétudes politiques que pourrait susciter le prosélytisme, la mission auprès des indigènes est constamment freinée par une administration militaire craignant la puissance de mobilisation de l’Islam. Même les plus grands spécialistes des populations du Constantinois ne voient guère de possibilités d’extension de l’œuvre missionnaire à court Du point de vue de Mgr Lavigerie, nommé à Alger en 1867, ce pessimisme relève d’abord de l’erreur, tant il lui semble impossible que la terre de Saint Augustin ne puisse redevenir chrétienne. Il évoque des signes manifestes tels que les restes du fameux Géronimo, martyr de la foi et symbole de la conversion des Arabes. Ses certitudes sont également liées à son expérience personnelle. Les événements du Mont Liban et de Damas, en 1860 – essentiellement des émeutes druzes et musulmanes à l’encontre de groupes maronites  – ont certainement formé sa vision de l’Islam avant son arrivée en Algérie  et la présence de chrétiens autochtones dans le monde arabe démontre bien, selon lui, que christianisme et identité arabe ne sont en rien incompatibles. Cependant, Mgr Lavigerie trouve en Algérie un terrain d’action limité et les textes que lui envoie Mac-Mahon afin de préciser sa mission ne satisfont ni sa curiosité ni ses ambitions .

    C’est par le clergé séculier que Lavigerie prend conscience de l’étendue de la crise démographique au cours de l’année 1868 et qu’il commence à la présenter comme un véritable désastre . Des prêtres des paroisses reculées comme l’abbé Burzet le tiennent informé . Ces curés voient dans les événements non seulement les conséquences de la mauvaise gestion coloniale des militaires mais aussi un châtiment divin à l’encontre de la société musulmane . Ce double discours, alternant l’apitoiement misérabiliste et l’indignation à l’encontre des musulmans, définit la réponse de l’Eglise à la crise algérienne . « Tous les maux de l’Afrique proviennent de l’Islamisme », note ainsi Lavigerie en 1868 dans un mémoire sur les bureaux arabes, « les indigènes sont inaccessibles à tout progrès. Cause principale : fanatisme musulman. Il y a mille ans que c’était écrit, peut-être plus ! » . La crise de l’Algérie est celle d’un peuple égaré et Lavigerie reprend à son compte les propos de la chambre consultative d’agriculture d’Alger en 1867 :

     « Les tristesses et les deuils de nos temps attestent cruellement que la misère des indigènes augmente en raison de leur éloignement des centres européens, en raison de leur isolement au milieu de ces solitudes où ils ne trouvent ni le travail ni l’assistance que donnent la commune et l’industrie des Européens, placés au milieu des mille nécessités que crée la civilisation… Faut-il dire “Mourez !” Ou faut-il les sauver malgré eux ? Qu’on ne s’y trompe pas, la question se pose ainsi et jamais le moment n’a été aussi solennel pour les musulmans d’Algérie. Il faut les transformer. On n’y parviendra que si on arrive comme moyen à la séparation dans leur loi du civil et du religieux, évolution nécessaire dans laquelle il n’y a plus ni instruction ni progrès possible ».

    15C’est donc Lavigerie qui rend publique la crise de 1868. Son analyse fait écho à celles des libéraux, républicains, colons insatisfaits et visiteurs de l’Algérie. En un sens il donne forme à une insatisfaction chronique vis-à-vis du gouvernement général de l’Algérie. Cela n’est cependant rendu possible que du fait des changements profonds dans le paysage journalistique français, inscrits dans un moment de libéralisation de la presse.

     

     La nature des média

     

     

     

    Si l’on peut considérer que l’utilisation du terme « média » relève de l’anachronisme, elle permet cependant d’éviter une perception trop étroite des rapports entre la presse et la construction de l’événement. La presse française du Second Empire demeure encore largement méconnue du fait de sa fragmentation régionale. Mais la diffusion des nouvelles par des agences comme Havas et par la copie pure et simple d’articles construit un réseau d’informations plutôt fluide et étendu . Un article publié en Algérie peut ainsi voyager dans les gazettes locales et nationales dans un espace/temps relativement restreint.

    Cependant la presse n’est qu’un élément du puzzle, une fraction de la sphère publique. Les activités de collecte et de propagande en faveur des victimes de la famine nourrissent aussi l’information. Les conférences, prêches, collectes, pétitions et autres manifestations forment autant de matières à des reportages visant à susciter l’intérêt et l’indignation, et stimuler les dons . À l’occasion de la famine de 1868, Lavigerie se révèle ainsi un maître dans la mobilisation de plusieurs formes de média. Il utilise notamment des ressources cléricales d’autant plus efficaces que, relevant du spirituel, elles échappent facilement à la censure. Ses lettres apostoliques sont ainsi lues dans la plupart des paroisses et évêchés de France et permettent de collecter de l’argent pour le diocèse d’Alger , aux dépens d’ailleurs de celui de Constantine . Les lettres de Lavigerie ont aussi vocation à être diffusées, via les réseaux catholiques, de l’Allemagne au Canada, contribuant à une internationalisation de l’événement. C’est aussi par le voyage et les activités militantes que Lavigerie et ses envoyés exportent et maintiennent une pression médiatique.

    Ils donnent des entretiens dans la presse catholique nationale modérée comme Le Journal des villes et des campagnes, Le Nouvelliste, La Patrie ou dans la presse locale – Le Phare de la Loire, Les Nouvelles du Gers . Certains prêches sont de véritables événements mondains. À Saint-Sulpice à Paris et surtout à Orléans, diocèse de Mgr Dupanloup, l’évêque algérien attire un public nombreux et parvient, grâce à une rhétorique du paroxysme, à soulever les foules. Certaines femmes s’évanouissent en l’entendant. Ces prêches puissants sont aussitôt imprimés pour être publiquement lus ailleurs ou, plus communément, cités dans la presse.

    Il est difficile de communiquer sobrement sur des sujets tels que la disette, le manque, l’épidémie. Afin de rendre la situation plus sensible, Lavigerie met en scène l’objet principal de ses œuvres charitables : les orphelins de la famine, dont l’histoire anime la narration de la crise algérienne. Certains d’entre eux, choisis pour leur vivacité d’esprit, sont envoyés comme ambassadeurs en Europe avec les Pères blancs – société missionnaire fondée en Algérie par le prélat. « La visite des enfants est un succès » écrit Mgr Dupanloup à Lavigerie en février 1869, qui ajoute : « Votre petit Kabyle fait les délices d’Orléans et je voudrais bien qu’Orléans fît la fortune de ses compatriotes » . À l’opposé de ces touchants orphelins, Lavigerie dresse le portrait d’une population dont l’ivresse d’inanition est porteuse d’horreur. Pour susciter la compassion, il n’hésite pas à noircir le portrait moral des victimes. Ce discours de l’abject atteint son paroxysme dans la lettre du 20 février 1868 lue en chaire dans divers évêchés : « Les colons de mon village, m’écrit le Curé de Mahelma [l’un des villages emblématique de la colonisation militaire de Bugeaud], viennent d’être les témoins du fait suivant : une voiture chargée de fumier était en marche pour se rendre aux champs et des Arabes en arrachaient les débris de feuilles de choux et de pelures de navets, qu’ils secouaient et dévoraient avidement », et les femmes ramasseraient « ces grains non digérés qui se trouvent dans le crottin de cheval » .

    20Dans une surenchère médiatique, cette quête de nourriture est parfois présentée comme poussée jusqu’à l’anthropophagie, puis, par glissements successifs, au meurtre d’enfants. Les détails les plus invraisemblables sont ainsi colportés :

     « Le frère n’a plus respecté la vie de son frère ; la mère n’a pas respecté la vie de son enfant. Le frère a tué son frère pour se nourrir de sa chair ; la mère a tué son enfant pour soutenir sa vie. Mille fois la mort, n’est ce pas mesdames, plutôt que d’arrêter ses pensées sur de telles atrocités. Eh bien c’est ce qui se fait tous les jours. Il faut que vous l’entendiez, Français, il n’y a peut-être plus aujourd’hui dans certains districts une seule demeure où l’on n’ait salé de la chair humaine pour s’en nourrir pendant des semaines entières » .

    21Dans cette histoire plus proche de la légende de saint Nicolas que d’une quelconque réalité, la presse joue sur des peurs inconscientes. Dans sa réitération, elle devient une véritable déclaration de guerre à la société algérienne, que Lavigerie condamne au désert et à l’extinction.

    Cette offensive médiatique n’est pas sans effets. Le gouverneur général d’Algérie s’enquiert ainsi auprès de ses subordonnés de la réalité du cannibalisme. Un jeune officier des bureaux arabes, le lieutenant Poupelien, est accusé d’être un informateur proche d’un abbé de Ténès et la source privilégiée de Lavigerie . Tout en essayant de comprendre l’origine de cette rumeur, l’administration tente de l’étouffer. Les réponses des commandants de cercles à cette enquête se recoupent : les quelques cas relevés se rapprochant des horreurs décrites seraient en fait des corps mutilés par les chiens, éventuellement l’acte de mourants sur des cadavres. Le discours du fantasme ne résiste donc pas à l’observation, mais est essentiel du point de vue de la communication. Il est à rapprocher des préjugés religieux bien ancrés dans la société européenne. Le thème du sacrifice d’enfants est récurrent dans les rumeurs antisémites en plein renouveau en Europe centrale . Le souvenir de la crise en Algérie nourrira d’ailleurs l’antisémitisme de la fin du siècle. Ainsi, une sœur franciscaine, sœur Blanche, établie dans l’Oranais, attribue dans ses souvenirs de la crise à des Juifs affamés les intentions cannibales autrefois imputées aux Arabes . Le cannibalisme est également un thème courant dans le discours missionnaire : les habitants des îles du Pacifique sont décrits comme anthropophages depuis longtemps, alors que l’Afrique tropicale est de plus en plus explicitement peinte comme une terre d’anthropophagie . Africaniser l’Algérie en la présentant comme une terre de sauvagerie anthropophage et de famine, c’est ainsi l’abaisser à un degré inférieur de civilisation . Il s’agirait cependant d’un abaissement porteur d’affranchissement puisqu’il ouvre la possibilité d’un renouveau. Lavigerie légitime ainsi son rôle et celui des missionnaires en direction de ce continent .

     

    23Toutefois, il ne contrôle pas entièrement la diffusion de son message. Ainsi l’évêque de Gap, Aimé-Victor-François Guilbert, en rajoute-t-il à l’horreur et au sensationnel : « Des hommes ont osé se nourrir de chair humaine ! L’amour maternel n’a pas reculé devant ces atroces cruautés (sic) et des mères qui ont le malheur de ne pas être chrétiennes ont pu égorger leurs enfants pour en faire un affreux festin » . Ce trait caractéristique de la culture populaire de l’horreur permet de lier le débat politique sur la gouvernance de l’Algérie à la nécessité spirituelle de réformer la société indigène par le biais des secours. Lavigerie prévoyait d’ailleurs l’émergence d’une société arabe agricole et chrétienne formée par ses Pères blancs et dirigée par une société mixte . L’évêque pratiquera toute sa vie un mélange de pragmatisme politique et d’initiatives utopiques, en combinant l’emphase dramatique et les négociations souvent serrées avec les administrations en place. Ce mélange se retrouve dans ses campagnes successives, notamment dans sa croisade européenne contre l’esclavage dans la région des Grands Lacs dans les années 1880 . À chacune de ces occasions, le discours du prélat utilise les nouveaux espaces politiques ouverts par les média internationaux.

    La dimension internationale de la crise

    L’action politique aux colonies possède, entre autres, valeur de démonstration de puissance sur le plan international et établit une sorte de rivalité entre les États. Dans les années 1860, alors que la comparaison entre empires n’est pas rare, la référence en matière de famine est l’Irlande, patrie d’origine des Mac-Mahon. Le gouverneur général évoque d’ailleurs ce précédent quand il tente d’expliquer une possible anthropophagie par le délire morbide de victimes de la disette. Écrivant à Lavigerie, il demande :

     « Est-il juste de mettre sur le compte de la religion musulmane des horreurs commises par quelques individus qui professent cette religion ? Quant à moi je préfère me ranger à l’opinion des docteurs qui ont étudié les maladies qui se manifestent à la suite des disettes : ils attribuent les cas d’anthropophagie que l’on a malheureusement à constater pendant ces sortes de crise à des transports au cerveau qui frappent parfois les individus épuisés par les privations et leur enlève leur libre arbitre. Vous reconnaîtrez sans doute que l’Irlande est un des pays les plus religieux qu’il y ait en ce monde. Il s’y est cependant produit pendant la dernière famine des cas d’anthropophagie comme dans ce moment en Algérie. »

    La comparaison avec la famine irlandaise est immédiatement exploitée par Lavigerie, qui en fait part à l’archevêque de Dublin, lequel dément formellement ces assertions dans L’Univers du 6 juin 1868. Sur plusieurs points, des différences existent en les famines irlandaise et algérienne. À la différence de l’Irlande, la population ne migre pas en masse vers la métropole Elle n’a qu’un accès restreint aux territoires habités par les Européens et quand elle ne parvient pas à migrer vers le Maroc ou le sud, elle reste la plupart du temps cantonnée dans les terres rurales par des cordons sanitaires militaires. Dans le domaine britannique, les observateurs comparaient aussi l’Algérie avec l’Inde . Ce parallèle est sans doute assez fécond du point de vue historiographique, car en Inde comme en Algérie, d’après l’historien indien Bhatia, les famines changent de nature, passant du manque absolu de nourriture au manque relatif de pouvoir d’achat résultant de la gestion coloniale . Ces comparaisons entre périphéries impériales sont contemporaines des événements. Elles révèlent la nature internationale de la crise algérienne mais aussi l’efficacité de la campagne médiatique menée par Lavigerie. Sur les 5 900 références à l’Algérie dans la presse britannique recensées entre 1865 et 1871, plus de 2 000 sont consacrées à la famine. Les articles écrits en Algérie sont traduits, revendus et copiés, pour finir parmi les brèves de la presse anglo-américaine . Mais c’est surtout l’activité de Mgr Lavigerie que cette presse répercute largement. Dans un article du 5 janvier 1868 . L’usage du mot « famine » est particulièrement remarquable quand on sait qu’une crise alimentaire d’origine climatique atteint le Moyen Orient à la même époque, sans que le terme soit mobilisé dans ce cas. La presse britannique évoque la disette en Palestine et en Cyrénaïque, mais seule la crise algérienne révèle un malaise profond. A travers elle, la presse britannique dénonce l’échec de la méthode française de colonisation de peuplement . On retrouve aussi dans cette presse les échos des campagnes de propagande menées par le Gouvernement général, qui publie dans l’Akhbar des nouvelles fantaisistes de récoltes presque miraculeuses en janvier 1868 . Par la suite, les autres interventions du médiatique prélat deviennent en soit des événements pour une presse qui se passionne pour la politique française . Les débats d’Alger ont donc un écho à Londres ou Dublin autant qu’à Paris. Plus profondément, dans le domaine international, la crise révèle la supposée barbarie du monde musulman, mais elle est aussi l’occasion de mettre en doute la vocation coloniale de la France et l’efficacité de sa contribution à une mission civilisatrice dont les facettes sont autant morales que matérielles.

    La médiatisation de cette crise, la puissante critique de la société coloniale qu’elle a pu occasionner, l’instrumentalisation politique et religieuse qu’on a pu en faire, semblent avoir finalement laissé bien peu de traces. Comparée à la mémoire de la famine irlandaise, celle de la crise des années 1860 en Algérie est minime. Sans doute les événements de 1870-1871 ont-ils changé à la fois la vision de la colonie et le ton de la critique de sa gouvernance. Les procès de Constantine en 1873 où comparaissent les insurgés associés à El-Mokrani deviennent ceux des bureaux arabes. Les avocats républicains mettent au pilori l’orientalisme antimoderne et le flou du « royaume arabe ». Surtout, l’insurrection de 1871 dissipe le réel capital de compassion soulevé par la campagne paternaliste de Lavigerie.La famine de 1866-1868 : anatomie d’une catastrophe et construction médiatique d’un événement

    Lors du débat sénatorial concernant l’établissement de l’état civil chez les indigènes (le 16 février 1882), le général Eugène Arneaudeau évoque les événements de Constantine et parle « d’un déclin d’un quart de la population, peut-être un tiers, tout à coup la nature se montre clémente – les pertes se réparent avec une rapidité inouïe. Après cinq ou six ans il n’y paraît plus, […] cette résurrection de la vie et de la nature est vraiment merveilleuse, le mal est effacé jusqu’au désastre suivant ». Ainsi, le débat politique lié à la famine est-il emporté par la tourmente de la guerre de 1870-1871 pour laisser se développer la mémoire d’une crise « naturelle », considérée comme un accident, certes de nature violente mais suivi d’une régénération rapide.

     

     


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  • L’Algérie, le 5 juillet 1962, naissance de la liberté

    Cinquante-six ans ont passé, et tout citoyen algérien en âge de se rappeler, ne peut oublier ce que fut le passé des algériens sous la domination coloniale française, et les crimes commis en masse sur tout le peuple algérien. L’histoire ne peut s’arrêter, ni être figée à une date marquant un fait, un évènement…, il faut qu’elle continue en chacun de nous, pour suivre le chemin tracé par ces êtres immortels et exceptionnels qui ont forcé le respect et l’admiration, à l’exemple de ces hommes et femmes qui ont combattu, lutté, se sacrifiant pour une cause juste, afin que vive notre Algérie libre et indépendante.

     



    132 ans, presque jour pour jour, après l’invasion de l’Algérie en 1830 par les français et plus de trois mois après les accords d'Evian tenus le 18 mars 1962, le 5 juillet 1962 le pays acquit son indépendance, une souveraineté reconnue officiellement par le monde entier. 
    Pour les populations algériennes, le 5 juillet, ce n’est pas seulement une date commémorative de l’indépendance de l’Algérie, c’est la libération du pays,  c’est la rupture avec un passé colonial pour une Algérie nouvelle libre, c’est la défaite de l’ennemi, la naissance de la liberté, et également le retour à l’heure algérienne, où le pays connut sa véritable gloire, sa renaissance, sa victoire sur l’impérialisme, se retrouvant libre de toutes les exactions et humiliations engendrées par des ‘’monstres inhumains civilisés’’. La libération du pays, c’est également le soulèvement exemplaire d’un peuple qui a toujours refusé de vivre humilié sous une quelconque domination étrangère, quel que soit sa puissance. C’est en cette journée commémorative que tous, nous rendons un vibrant hommage aujourd’hui à tous les martyrs et moudjahidine, qui ont lutté pour une Algérie algérienne. 
    Retour sur une guerre sanglante 
    Il est de notre devoir nous, algériens, de rendre un vibrant hommage solennel aux grands hommes, sans exception, ceux qui ont fait l’histoire des révolutions pour le recouvrement des libertés des peuples, ou les autres qui se sont sacrifiés et luttent encore au profit des plus faibles. Hélas, l’histoire de la guerre d’Algérie ne peut être écrite en une seule page ou un simple article, de par sa révolution unique qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes, hommes, femmes, issus du peuple, même les enfants ont été de la partie quand cela devenait vraiment nécessaire dans les moments les plus difficiles. Combien parmi ces combattants, sont-ils tombés aux champs d’honneur ?  Ce sont plusieurs milliers de citoyens qui se sont sacrifiés pour que vive notre Algérie libre et indépendante dans le respect et la dignité. Une Algérie longtemps martyrisée, blessée par l’ennemi français de l’époque. Il est également de notre devoir de commémorer en ce 5 juillet, les actes héroïques de tous les algériens et algériennes braves qui ont permis de renouer avec l’indépendance, après les décennies noires passées dans l’horreur, le stress, la peur, la misère, la souffrance, l’humiliation  et l’angoisse, de la sauvagerie, la cruauté, la barbarie , des dépassements inhumains, perpétrés par les Aussaresses,  Papon, Salan et consorts, semblables aux nazis ’Himmler’’ , ‘Heydrich’’, ‘Goebbels’, se chargeant de provoquer leur propre ‘’holocauste ‘à ‘’l’Hitlérienne’’…. Ce n’est pas non plus, en quelques lignes ou en un seul paragraphe qu’on peut narrer toutes les exactions, violences, tortures, tueries, assassinats, vols, viols commis sur les algériens… en 132 ans d’occupation illégale. Se rappeler toujours le nombre de tués se chiffrant à plus d’un million et demi de martyrs, entre combats, guerres dans les maquis, déportations, enlèvements, tueries, tortures, massacres…entre 1954 et 1962. Nos générations actuelles et montantes, doivent savoir que cette guerre terrible, totale assez longue marquée par la haine et la violence a provoqué la mort d’algériens innocents, où même, armes lourdes et avions étaient utilisés par l’ennemi contre des victimes sans armes, sans défense qui avaient soif de liberté… Il ne faut pas oublier les faits et gestes condamnables causés par des ennemis sanguinaires de l’époque sans conscience ni moralité aucune.   Comment oublier les camps de concentration, prisons, créés pour l’occasion .... Hélas, un simple résumé, ne peut retracer l’itinéraire macabre, de l’OAS, cette organisation horrible et sauvage qui avec la bénédiction de ses chefs a semé la mort et la désolation partout, à travers tout le territoire algérien. Il faut pour cela du temps, des livres et des livres, afin de décrire et stocker les faits de cette guerre qui a touché toutes les familles algériennes et même françaises, par la faute de fous criminels aveuglés par la haine et l’ambition. L’histoire de la guerre d’Algérie raconte aussi ,les massacres commis sur les populations algériennes, en ce 8 mai 1945 à  Sétif, Guelma et Kherrata, en Algérie, décrivant l’ampleur des dégâts et horreurs atteignant tout leur paroxysme, quand la répression française coloniale s’est poursuivie pendant des semaines, faisant des dizaines de milliers de morts parmi les algériens venus simplement rendre hommage aux leurs, tombés durant la seconde guerre mondiale. 
     
     
     

    Hommage à tous les morts pour l’Algérie 
    Cette journée mémorable du 5 juillet est dédiée à tous les combattants algériens tous sexes confondus avides de liberté qui n’ont jamais désespéré de voir un jour, notre drapeau algérien flotter dans tous les espaces de l’Algérie y compris ses édifices, ses institutions, et ailleurs à travers tous les continents. Pour ces hommes ‘’libres’’ très déterminés, ‘’appelés’’ par le colonisateur français,   ‘’Fellaga et/ou Rebelles’’, la moindre défaite, pour eux était une victoire gagnée sur l’ennemi. Que Faut-il ajouter d’autre, sur les grands révolutionnaires algériens, toutes tendances confondues (combattants, politiques, stratèges, organisateurs, fidai, etc...) Grâce à leur ténacité, et animés par la bravoure, ces êtres exceptionnels dotés d’une force et d’une intelligence sans égal, de par leurs actions continues, leur courage et leur détermination, le conflit les opposant à la France coloniale s’est internationalisé, se soldant par cette très grande révolution glorieuse et exemplaire qui a duré plus de sept ans. Oui sept années de tueries et cauchemars dont les conséquences désastreuses que l’on sait ont suscité des condamnations et des mépris de parts et d’autres du monde entier. 
     
     

    Ce qui est évident et sûr, c’est que nos martyrs morts pour une juste cause demeureront immortels, pour l’éternité. Nous leur rendons hommage à chaque occasion et évènement lié à un rappel de la révolution algérienne, et aussi  à chaque fête religieuse, et ce lors de célébrations et/ou commémorations de dates inoubliables, telles que le 1er novembre 1954,  le 20 août 1956, le 19 mars 1962….Effectivement des dates qui ont marqué pour la vie les algériens, et qui relatent  des faits et des combats menés sans cesse par des populations avides de liberté  contre l’envahisseur impérialiste, colonialiste et sanguinaire, payant un lourd tribut avec leur sang. Oui, un grand hommage en cette journée leur est dédié à eux et à toutes ces personnes qui ont contribué à la libération de l’Algérie, distingués par les plus grands de ce monde, pour leur mobilisation afin de lutter et combattre avec ou sans armes l’occupant criminel. 

     Vive l’Algérie Algérienne et gloire à nos glorieux combattants et chouhada.la Naissance de la liberté 
     
     

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  • La Journée internationale de la femme

    " l'histoire "  (les Mamans avant tous)

     


    Une première Journée nationale de la femme a lieu le 28 février 1909 à l'appel du Parti socialiste d'Amérique. Cette journée est ensuite célébrée le dernier dimanche de février jusqu'en 1913

    En 1910 à Copenhague, l'Internationale socialiste adopte l'idée d'une « Journée internationale des femmes » sur une proposition de Clara Zetkin (Parti social-démocrate d'Allemagne) et Alexandra Kollontaï (menchevik du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, future commissaire du Peuple), sans qu'une date ne soit avancée . Cette journée est approuvée à l'unanimité d'une conférence réunissant 100 femmes socialistes en provenance de 17 pays. Clara Zetkin aurait souhaité par cette journée contrecarrer l'influence des « féministes de la bourgeoisie » sur les femmes du peuple .

     

    La première Journée internationale des femmes est célébrée l'année suivante, le 19 mars 1911, pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail5. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d'un million de personnes participent aux rassemblements .

    Le 25 mars de la même année, un incendie dans un atelier textile de Triangle Shirtwaist à New York tue 140 ouvrières, dont une majorité d'immigrantes italiennes et juives d'Europe de l'Est , enfermées à l'intérieur de l'usine. Cette tragédie, liée à l'exploitation des femmes ouvrières, a un fort retentissement et est commémorée par la suite lors des Journées internationales des femmes qui font alors le lien entre lutte des femmes et mouvement ouvrier

    En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste de la veille de la Première Guerre mondiale, des femmes d'Europe organisent fin février ou début mars des rassemblements contre la guerre5. En 1914, c'est le 8 mars qui est retenu.

    En 1917, en Russie, alors que deux millions de soldats sont morts pendant la guerre, des femmes choisissent le dernier dimanche de février pour faire grève et réclamer « du pain et la paix ». Ce dimanche historique tombe le 23 février dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie et le 8 mars dans le calendrier grégorien : c'est le début de la Révolution russe. Quatre jours plus tard, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes .

    C'est en souvenir de cette première manifestation de la Révolution que, le 8 mars 1921, Lénine aurait décrété la journée « Journée internationale des femmes » . Il n'est en fait pas certain que Lénine y soit pour quelque chose, ce serait plutôt la proposition d'une « camarade bulgare » de l'Internationale communiste17. Par la suite, la journée est célébrée dans tout le bloc de l'Est.

    En 1946, les pays de l'Est qui viennent de passer sous la coupe soviétique célèbrent la journée des droits des femmes. La « greffe » de cette commémoration russe passe souvent par la propagande.[réf. nécessaire] La radio tchécoslovaque décrit alors, avec emphase, pour les citoyens tchécoslovaques, à quoi ressemble la journée des droits des femmes à Moscou : « des avions apportent quotidiennement du mimosa, des violettes et des roses du Caucase et de Crimée . Les usines ont réservé des théâtres entiers uniquement pour leurs ouvrières. Les femmes sont des millions et des millions d’hommes, de pères, d’amants et de collègues de travail les couvrent de fleurs — littéralement — parce que la femme socialiste célèbre aujourd’hui sa fête, la fête de son émancipation. »

    l'Histoire


    (l'incendie de la Triangle Waitshirt Company)
    le samedi 25 mars 1911, à l’angle nord-ouest du croisement entre Washington place et Green Street. À une centaine de mètres à l’ouest, se dresse la statue de Garibaldi, dans Washington Square Park, à quelques kilomètres au sud le débarcadère d’Ellis Island. La Triangle Shirtwaist Company est une l’une des 450 usines textiles de Manhattan, qui emploient toutes ensemble quelques 40 000 personnes, une main d’œuvre souvent d’origine étrangère.
    Un feu se déclenche au huitième étage, selon la thèse officielle dans une corbeille destinée aux chutes de tissus sous les tables de coupe. Cinq minutes plus tard, un passant voyant de la fumée s’échapper des fenêtres de l’immeuble donne l’alerte. L’expertise conclura à une cigarette ou à une allumette mal éteinte. Un article de New York Times évoquera la possibilité d’une défaillance des machines destinées à faire tourner les machines à coudre. Ou peut-être une étincelle venue de l’une des lampes à gaz éclairant l’atelier. D’autres s’étonneront de cette épidémie d’incendies dans les usines du même type. Personne n’évoquera un incendie criminel.


    En quelques minutes, l’incendie s’étend aux chemisiers pendus au-dessus des machines, aux chutes de tissus et aux bobines de fil. Les ouvrières du dixième étage sont aussitôt prévenues par téléphone, celles du neuvième en revanche n’apprennent la nouvelle qu’au moment où l’incendie les a déjà rejointes. Par ailleurs, certaines issues ont été bloquées pour éviter les vols et les pauses non autorisées -raison pour laquelle les ouvrières fumaient en cachette à leur poste, exhalant la fumée sous leur blouse, pour ne pas attirer l’attention.


    129 femmes et 16 hommes meurent dans l’incendie, certains asphyxiés ou brûlés vifs, d’autres en se jetant de l’immeuble ou des ascenseurs ou encore dans l’écroulement d’un escalier de secours. Des dizaines de corps jonchent le trottoir entourant l’usine


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  •  licoul_3rab ... (Comme on l'appelle)


                                      L'école primaire (larbi tebessi) MILIANA a été ouvert ses portes le 13 septembre 1909 Sous le nom d'école primaire des indigénes par M.Maubourguet (Thomas-Léon-Gabriel), directeur de l'école indigène de Miliana .... Et après sa retraite en 1926 et remplacé par M George ...
    - et Nommé d'après le nom de l'école (école Maubourguet) jusque à l'indépendence en 1962 Nommé ('école primaire Larbi tebessi) ...Enseigné dans ses classes des grands héros de l'Algérie Comme : Mohamed Bouras - Mustapha Ferroukhi - Nadir Bouzar - Hamdane Batel - Sadek el Foul - Sadek Batel (ex-Ministre)- Mohamed Yousfi (ex-DGSN) - Dr Bendali (ex-Cadre fondateur de la raffinerie d'Arzew) - Noureddine Dellouci dit Rachid (ex-Ministre) - Dr Ysmail Dahlouk .... ext ... (Allah Yerhamhoum)
    - Les professeurs dans cette préode Chikhe Cherchali el Diouani (Allah Yerhamou)
    - Ma paix a été communiquée à tous les anciens enseignants ... Surtout Chikhe Charef Allah yechfih et Le Directeur Si el Hadj Miliani Bendali et Tous les enseignants (Allah yetouwal fi Amarhoum ) Je n'ai oublié aucun d'entre eux Inchaalah .


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